Quiz : Pètereaux ou Pétéraux ?

le 03 avr 2020
Junipéraie à Saint Aubin

Certains Axonais connaissent bien les Pétereaux, Pétéraux Pétrots,… On trouve en effet ces noms de lieux-dits dispersés dans l’Aisne, par exemple sur des coteaux calcaires à Chermizy-Ailles, Beaurieux, Cerseuil, Crépy, Liesse, Royaucourt-et-Chailvet, Vallées-en-Champagne…

S’agit-il ?

  • de crottes de lapins, comme les pétoules en Provence ?
  • d’une indication d’un pâturage ancien (proche du mot pastoureau, qui a pu donner les noms de famille Peytoureau, Pintureau etc) ?
  • d’une « plante qui pète » ?

Réponse :

Il s’agit du Genévrier (Juniperus communis), surnommé localement Pétéreau car il « pète quand on le met au feu » (dixit J. Moglia, maire de Chermizy-Ailles).

Et le rapport avec un pâturage ancien ?

Logique : on le trouve sur des flancs calcaires de camps fortifiés de l’Âge du Bronze ou du Fer, qui étaient pâturés. Les graines de Genévriers germent sur des sols caillouteux nus secs. Pour que les sols soient à nu, dans nos régions du Nord au climat et aux sols fertiles, il faut qu’un pâturage intense les ait raclés. La présence des Péteraux est dont souvent multicentenaire, parfois multimillénaire.

Et le lien avec les lapins ?

Simple : une végétation et des sols nus favorables aux Pétéreaux, tondue par les moutons, est très favorables aux Lapins de garenne.

Les Pétéreaux-Genévriers sont donc tout à la fois une « plante qui pète », un indicateur d’un pâturage très ancien, et un marqueur de milieu favorable aux lapins.

 

Photo (Junipéraie à Saint Aubin dans le Nord) et anecdote : R. François