2015, un nouveau souffle pour le Liparis de Loesel dans l’Estuaire de Seine ?

le 21 jan 2016
image

Le Liparis de Loesel (Liparis loeselii) est une petite orchidée, inféodée aux prés tourbeux et aux bas-marais alcalins. Elle est protégée aux niveaux national et européen au titre de la Directive « Habitats-Faune-Flore » en raison de la très forte diminution de ses effectifs sur l’ensemble du continent européen sur les dernières décennies.

Cette régression est principalement liée à la dégradation généralisée des zones humides (drainages, pollution et eutrophisation des eaux, augmentation de la salinité sur les milieux arrière-littoraux…).

Le territoire d’agrément du CBNBL n’a bien sûr pas échappé à cette tendance et aujourd’hui l’espèce n’est présente que de façon sporadique et que sur des secteurs littoraux.

En ce qui concerne la partie normande du territoire d’agrément l’espèce n’est plus présente qu’en deux stations, au sein de l’estuaire de la Seine.

La station la plus importante bénéficie depuis 2004 de mesures de gestion conservatoire (fauche annuelle, pâturage extensif, arrachage de saules et des espèces exotiques envahissantes) et d’un suivi annuel, financés par le Grand port maritime du Havre (GPMH) dans le cadre du projet PORT 2000.

Ces travaux sont également menés en collaboration avec la Maison de l’estuaire et l’association « Les Blongios, la nature en chantiers ».

Le suivi réalisé en 2015 par le CBNBL a permis de recenser 350 individus de Liparis de Loesel. Cette population connaît une importante augmentation de ses effectifs par rapport aux années précédentes (13 pieds en 2013 et 61 en 2014). Cette recrudescence est liée, à la présence de nombreux micro-étrépages créés lors de l’arrachage d’arbustes.

Cependant, l’évolution de l’environnement proche de la station (aménagements portuaires réalisés à partir des années 2005) et des facteurs abiotiques (baisse de la nappe d’eau et augmentation de la salinité) restent peu favorables au maintien de la population. Il convient donc de mettre en place, à très court terme, une étude sur le fonctionnement hydraulique du secteur afin de pouvoir adapter en conséquence les mesures de gestion aptes à maintenir l’espèce dans l’un de ces derniers bastions.