À la pêche aux gros dans le marais audomarois

le 03 déc 2018
marais audomarois CBNBL

À bord de ma petite barque à moteur, on m’a souvent demandé ce que je pêchais avec ce gros grappin, ce n’est ni de la baleine, ni du requin, ou du brochet, mais bien des plantes aquatiques !

Le marais audomarois constitue une des plus vastes zones humides de la région Hauts-de-France. Cette grande étendue humide, préservée jusqu’à nos jours, révèle une richesse biologique remarquable tant du point de vue botanique que zoologique.

Deux études menées en 2003 et 2013, par le CBNBL, ont permis de dresser un état de la flore aquatique du marais. En 2003, 46 plantes aquatiques vasculaires soit 1/3 de la flore aquatique française ont été dénombrées. En 2013, la seconde étude mettait en avant une perte de diversité avec la disparition de 6 espèces, dont l’Œnanthe fluviatile (Œnanthe fluviatilis) et le Potamot des Alpes (Potamogeton alpinus).

L’objectif de cette nouvelle étude et d’actualiser les données et d’analyser l’évolution de la flore aquatique du marais depuis 2003.

Une pêche peu fructueuse

Après avoir sillonné tout le marais, jeté des milliers de fois mon grappin, et remonté des kilos d’algues et de plantes aquatiques, il est temps de faire les comptes !

Les premiers résultats semblent confirmer une perte en biodiversité. Deux nouvelles espèces ont disparu : le Potamot nageant (Potamogeton natans) et le Potamot dense (Groenlandia densa). De nombreuses espèces ont un effectif en baisse comme le Potamot luisant (Potamogeton lucens) et le Potamot perfolié (Potamogeton perfoliatus), ce dernier paraissant au bord de l’extinction totale dans le marais. Néanmoins, quelques espèces d’intérêt se maintiennent bien comme la Pesse d'eau (Hippuris vulgaris), voire sont en augmentation comme l’Utriculaire commune (Utricularia vulgaris).

Les secteurs les mieux préservés, le Lansberghe et le Narstroom, même s’ils présentent toujours un intérêt majeur pour la région, voient leur diversité diminuer petit à petit. Tandis que les secteurs identifiés comme pauvre en 2003 et 2013 n’ont pas vu leur intérêt augmenter.

Et en 2019…

En 2019, le CBNBL tentera notamment de corréler qualité physico-chimique de l’eau et état des végétations aquatiques dans le contexte particulier des watergangs du marais.

Cette étude est financée par la DREAL Hauts-de-France et l’Agence de l’eau Artois-Picardie.