Un état initial des populations de mousses, lichens et flore vasculaire après travaux au sein des landes du Parc Astérix à Plailly (Oise)
le 13 déc 2024
Le 3 décembre 2024, le Conservatoire botanique national de Bailleul (CBN de Bailleul) parcourait le site du Bois de Morrière (Plailly – Oise) en compagnie d’une salariée et de deux bénévoles du Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France (CEN Hauts-de-France).
Situé aux abords du célèbre Parc Astérix et abritant une mosaïque d’habitats très diversifiés (landes sèches, humides, boisements para-tourbeux, pelouses sèches acidiphiles, prairies, etc.), ce site a fait l’objet de travaux de déboisement en 2023 dans sa partie nord-est. Le but de ces travaux était d’éliminer les arbres (pins, bouleaux) qui avaient totalement refermé la zone et fait régresser la lande sèche, pour rouvrir le milieu et restaurer cette végétation patrimoniale en région. En complément, un décapage des premières couches de litière qui s’étaient accumulées avec le temps a été réalisé. La zone n’est aujourd’hui plus boisée et présente de nouveau des végétations de pelouses et de landes sèches acidiphiles, habitats au sein desquels des cortèges composés de plantes vasculaires, de mousses et de lichens patrimoniaux pour la région peuvent désormais se développer de nouveau.
En effet, le Bois de Morrière est un site qui abrite de nombreuses espèces de lichens terricoles calcifuges typiques des landes à callune et considérées comme très rares en région comme Cladonia uncialis et Cladonia zopfii. C’est un site qui présente également de forts enjeux de conservation pour les Cladonies du sous-genre Cladina comme Cladonia arbuscula, Cladonia ciliata ou Cladonia mitis, toutes trois inscrites à l’annexe 5 de la Directive européenne Habitats faune flore.
Afin de pouvoir mesurer, sur le long terme, l’impact des mesures de gestion mises en place sur la partie nord-est du site, le CBN de Bailleul a imaginé et mis en application pour la première fois, un protocole qui permettra de suivre la colonisation du substrat sableux par les mousses, les lichens et la flore vasculaire.
Pour cela, un quadrat d’un mètre carré divisé en 25 sous-quadrats a été utilisé. Celui-ci a été lancé de manière aléatoire au sein de la zone restaurée une trentaine de fois. Plusieurs paramètres au sein de ces quadrats ont été relevés comme le pourcentage de sol à nu, le nombre de sous-quadrats où des thalles de lichens (par types morphologiques ou grands groupes) sont observés, le nombre de sous-quadrats où des bryophytes (acrocarpes ou pleurocarpes) ont été vues, etc.
Les résultats issus de cette première sortie de terrain permettront de dresser un portrait de la zone étudiée 1 an après les travaux de déboisement et de décapage. Cela servira d’état initial et permettra au CEN Hauts-de-France de suivre l’évolution de la physionomie et de la composition des végétations qui se développeront dans cette partie du Bois de Morrière.
Photo : J.-C. Hauguel