Lancement du projet VEGELITES en partenariat avec le Parc naturel marin des estuaires picards et de la mer d’Opale

VEGELITES est un projet trisannuel novateur qui a pour objectif de cartographier finement les végétations des estuaires situées dans le Parc naturel marin des estuaires picards et la mer d’Opale grâce à un système de télédétection (interprétation d’images satellites) et de définir les pratiques de gestion optimales pour ces végétations et de sensibiliser l’ensemble des publics.

Les estuaires sont des milieux très particuliers, car situés à l’interface entre le marin et le terrestre. Ils se trouvent directement influencés par l’eau douce et les sédiments provenant du fleuve côtier et par l’eau salée des marées qui les recouvrent deux fois par jour. Ces marées sont d’ailleurs responsables de la zonation des estuaires correspondant à la slikke (vasière) et au schorre (pré salé). Biotopes d’une grande richesse biologique, les estuaires sont également le siège de nombreuses activités humaines (chasse, pêche à pied, pâturage, activités touristiques, etc.). Le Parc naturel marin a été créé en 2012 avec pour objectifs de connaître et de protéger le milieu marin et les estuaires, tout en soutenant le développement durable des activités maritimes qui en dépendent. Il s’étend d’Ambleteuse (62) jusqu’au Tréport (80) et comprend les estuaires de la Slack, de la Canche, de l’Authie et de la Somme.

Afin de répondre aux objectifs de son plan de gestion, le Parc marin a souhaité s’associer au Conservatoire botanique national de Bailleul pour bâtir un programme complet autour des végétations de ces estuaires. C’est ainsi qu’est né en 2019 le projet VEGELITES. Il s’articule autour de cinq grands axes : 1) réaliser une cartographie des végétations de ces estuaires, principalement basée sur la télédétection (interprétation d’images satellites), en partenariat avec la société I-Sea, 2) évaluer l’état de conservation des végétations, 3) définir des pratiques de gestion optimale des végétations d’intérêt patrimonial ou sous pression anthropique, 4) élaborer une stratégie de gestion à l’échelle de chaque estuaire et mettre en place un observatoire, 5) communiquer auprès du public et sensibiliser les acteurs.

En 2019 une première campagne de terrain a été réalisée par le CBNBL sur les quatre estuaires pour échantillonner l’ensemble des végétations présentes, dans le but d’alimenter le modèle de cartographie par télédétection. Près de 500 points de référence ont ainsi été géolocalisés. Ils seront transmis à I-Sea, qui les confrontera à une série temporelle d’images satellites prises entre l’automne 2019 et l’été 2020, afin d’obtenir une première version de la cartographie des végétations. Celle-ci sera ensuite complétée et affinée grâce à plusieurs allers-retours entre les deux partenaires ainsi que par des vérifications de terrain.

Outre la cartographie des végétations, l’année 2020 verra également le déploiement des autres phases du projet, qui s’achèvera fin 2021.

Photo C. Blondel