L’Anémone sauvage met le CBNBl au défi
le 09 fév 2015
Le département de l’Aisne a la chance d’accueillir l’une des plus grandes populations d’Anémone sauvage de tout l’hexagone.
Revers de la médaille, deux saisons consécutives ont été nécessaires pour estimer le nombre de pieds d’Anémone sauvage prospérant au beau milieu de 130 hectares de prairies sèches du camp militaire de Sissonne.
Cette campagne laborieuse a permis de dénombrer de 220 000 à 230 000 individus : un travail de fourmi qu’il n’est pas envisageable de réaliser tous les ans.
Pourtant ce chiffre s’avère essentiel pour répondre à de nombreuses questions : la population subit-elle d’importantes fluctuations interannuelles ? Bénéficie-t-elle des tonsures générées par les manœuvres des engins militaires ou au contraire en pâtit-elle ?
Heureusement des solutions existent et l’outil statistique, qui a pour réputation de faire peur aux botanistes, s’avère être un allié précieux !
Les grands sondages d’opinion permettent d’estimer si les français sont plutôt « pour ou contre plus de crème dans les mille-feuilles ?» en interrogeant une partie infime mais « représentative » de la population et le résultat est obtenu en extrapolant à l’ensemble de la population : c’est la technique de l’échantillonnage.
Pour estimer les effectifs des populations végétales, le principe est le même : compter un nombre restreint d’individus (l’échantillon) afin de pouvoir estimer statistiquement l'effectif total de la population. Grâce à la collaboration du Conservatoire d’espaces naturels de Picardie et du CBNBl, l’année 2014 a permis de tester deux techniques d’échantillonnage de la population.
Ces techniques sont aussi nombreuses qu’il existe de types biologiques de plantes (annuelles, vivaces isolées, en tapis, etc) et de patrons de distributions (individus répartis de façon homogène, agrégative ou aléatoire).
En 2015, un stage encadré par le CBNBl, permettra de tester une série de méthodes à cette population d’Anémones sauvages et à d’autres populations d’espèces gravement menacées en Picardie.
Qui osera dire encore que les botanistes sont fâchés avec les maths ?