L’Ibéris intermédiaire, une plante endémique de la vallée de la Seine normande

le 17 nov 2022
L’Ibéris intermédiaire, une plante endémique de la vallée de la Seine normande

L’Ibéris intermédiaire, Iberis intermedia subsp. intermedia, est l’une des quatre plantes endémiques de Normandie, c’est-à-dire qui n’existent à l’état sauvage nulle part ailleurs dans le monde qu’en Normandie. Des quatre, l’Ibéris intermédiaire est celle qui a l’aire de répartition la plus restreinte. On ne la connait que de quelques éboulis calcaires de la commune de Saint-Pierre-de-Varengeville.

Découvert en 1804, par Jacques VARIN, conservateur du jardin des plantes de Rouen, sur la commune de Saint-Pierre-de-Varengeville, l’Ibéris intermédiaire est décrit par son collègue Louis GUERSENT, professeur de botanique au même jardin des plantes.

En danger critique d’extinction, l’Ibéris intermédiaire est aujourd’hui protégé par la réglementation et bénéficie pour sa conservation du « Plan national d’action en faveur de la flore endémique de la vallée de la Seine normande et de ses habitats », avec la Violette de Rouen et la Biscutelle de Neustrie.

L’Ibéris est une plante héliophile et sa population est principalement menacée par l’embroussaillement, la progression des boisements, ainsi que par la concurrence de plantes exotiques envahissantes comme le Buddléia de David ou le Sainfoin d’Espagne.

Pour contrer ces menaces, la Métropole Rouen Normandie a engagé à partir de 2017 d’importants travaux de gestion et de réouverture du milieu, par fauchage, arrachage manuel et exportation. Les comptages annuels effectués en parallèle par le CBN de Bailleul ont montré une progression de la population d’Ibéris en réponse à ces travaux. Les effectifs atteignent environ 2000 individus en 2022.

Toutefois, cette population reste réduite et sa viabilité n’est pas assurée. Le CBN de Bailleul procède à des récoltes de graines afin de pouvoir envisager la multiplication de l’Ibéris et le renforcement de sa population sur des sites favorables. De nouvelles études sur les mécanismes de sa pollinisation, de sa dissémination et de sa germination sont également prévues afin de pallier les lacunes de connaissance sur la biologie de cette plante.

Photo : E. Cléré

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