La MEL a lancé son atlas de biodiversité communale, en collaboration avec le CBNBL et le GON
le 17 jan 2019Au début de l’année 2018, la Métropole européenne de Lille (MEL) a entrepris une collaboration de trois ans avec le CBNBL et le Groupe ornithologique et naturaliste du Nord – Pas-de-Calais (GON) afin de réaliser son atlas de biodiversité communale (ABC), projet soutenu par l’Agence française pour la Biodiversité.
Le territoire de la MEL s’étend sur 90 communes et comprend une partie des vallées de la Lys, de la Deûle et de la Marque, les Weppes, le secteur Lille-Roubaix-Tourcoing, et s’entend au sud jusque Seclin. La Métropole gère 1300 hectares d’espaces naturels dans lesquels elle accueille le public, il s’agit de sites tels que les Prés du Hem, le Parc de la Deûle et le Lac du Héron, mais également d’un important linéaire de chemins de halage. Cette compétence était celle du syndicat mixte ENLM avant la création de la MEL en 2015.
Avec l’ABC, La MEL souhaite une actualisation et une diffusion des connaissances sur la biodiversité de son territoire, notamment sur 113 sites d’intérêt écologique de l’arrondissement de Lille identifiés et inventoriés en 1992 par le bureau d’études CREPIS et en 2006 par le CBNBL. C’est pour cela qu’elle a fait appel au GON et au CBNBL pour réaliser des inventaires durant 3 ans, prioritairement de la flore vasculaire, des oiseaux, de l’herpétofaune et des arthropodes, complétés d’une synthèse des données de chiroptères par la Coordination mammalogique du Nord de la France. Cette collaboration a pour objectif dans un second temps de mettre à disposition du public des données issues des bases DIGITALE et SIRF grâce à des cartographies dynamiques en ligne sur le site web de la MEL. En plus d’être un support d’information aux habitants, cet outil a pour vocation de mettre en avant les enjeux écologiques du territoire et ainsi favoriser la prise en compte de la biodiversité, notamment dans les documents de planification.
Cette première année, les inventaires floristiques ont eu lieu d’avril à septembre sur la partie nord-est du territoire. C’est un secteur qui comporte notamment des communes très urbaines où la flore sauvage trouve sa place essentiellement dans les parcs, les cimetières et les canaux et leurs abords. Ces espaces urbains peuvent receler des surprises, par exemple une station de Montia arvensis (Montie naine), petite annuelle précoce rare dans la région, observée en 2018 dans le cimetière de Saint-André-lez-Lille, parmi un tapis de lichens. On peut citer également une observation, dans une pelouse à Mouvaux, de Climacium dendroides (Climacie arbustive), une mousse rare et vulnérable dans la région, observée généralement dans les milieux temporairement humides.
Le nord du territoire de la Métropole est plus rural, notamment la vallée de la Lys où on trouve un système fragmenté de prairies inondables, gérées par fauche ou pâturage. Ces pâtures, parfois gérées avec une forte charge, sont pour certaines creusées de mares intéressantes notamment pour les amphibiens. Les prairies de fauche humides non ou peu fertilisées accueillent une flore rare dont l’Oenanthe silaifolia (Œnanthe à feuilles de silaüs) et le Silaum silaus (Cumin des prés), protégé dans la région. Ces prairies constituent un habitat très intéressant pour les oiseaux et les insectes, c’est pourquoi leur maintien est un des enjeux majeurs du territoire étudié.
En 2019, ce sera le pays des Weppes qui sera prospecté, puis en 2020, le cœur de la Métropole, avec Lille et Villeneuve-d’Ascq et la partie sud et sud-est.